Comment quitter son bureau d’études pour devenir dessinateur industriel freelance ?
Le marché de l’emploi ne vous correspond plus ? Vous avez envie de voler de vos propres ailes après plusieurs années de salariat ? Les raisons qui vous poussent à vouloir lancer votre activité en freelance peuvent être multiples. Mais avant de devenir son propre patron, il convient de se préparer au changement de statut. De quelle manière faut-il quitter son bureau d’études ? Quelles sont les différentes étapes à respecter pour devenir dessinateur industriel indépendant ? Toutes les réponses à vos questions pour quitter son CDI et se mettre à son compte, en toute sérénité.
La démission, est-ce une solution pour quitter son bureau d’études ?
Démissionner ou faire une rupture conventionnelle
Il existe plusieurs manières pour quitter son entreprise actuelle. En fonction, vous obtiendrez des avantages financiers ou non.
D’abord, il est préférable de ne pas démissionner car vous ne toucherez pas d’allocations-chômage. Celle solution reste donc à utiliser en dernier recours, si votre employeur refuse de vous laisser partir.
Effectivement, il vaut mieux faire une rupture conventionnelle si vous êtes en CDI au sein du bureau d’études. Cela vous permet de partir positivement et de travailler votre projet de manière sereine.
A savoir : depuis la loi n° 2018-771 du 5 septembre 2018 sur la liberté de choisir son avenir professionnel, une prise en charge des démissionnaires avec un projet de création ou de reprise d’activité, ou de reconversion professionnelle reste envisageable sous conditions.
Les dispositifs transitoires pour être sûr de son choix
Puis, il faut savoir qu’il y a deux dispositifs transitoires mis à votre disposition :
– D’abord, le congé pour création d’entreprise permet au travailleur de rester salarié le temps de peaufiner son projet. Pendant un an maximum, le contrat de travail est suspendu. À l’issue de ce congé, vous avez le choix entre devenir dessinateur industriel freelance ou réintégrer le BE. Dans ce dernier cas, le poste et la rémunération sont équivalents ;
– Ensuite, le passage à temps partiel pour créer son entreprise. Il s’agit d’une baisse temporaire du temps de travail qui permet de se préparer pour devenir dessinateur indépendant. À l’issue de ce dispositif d’une année maximum, vous pouvez quitter l’entreprise ou y retourner.
Négocier son préavis de départ
Avant votre départ de l’entreprise, votre employeur peut vous demander d’effectuer un préavis. Sachez qu’il est possible de le négocier afin que vous ayez du temps à consacrer au lancement de votre entreprise. Cette période transitoire peut vous être utile pour vous adapter à votre nouvelle activité de freelance.
Si votre patron est d’accord, il peut donc vous dispenser d’un préavis. Pour mettre toutes les chances de votre côté, prévenez votre employeur de votre intention de quitter le bureau d’études dans les meilleurs délais. Ainsi, votre demande de dispense de préavis aura plus de chances d’aboutir favorablement.
Pourquoi voulez-vous devenir dessinateur industriel freelance ?
Un choix ou une solution par défaut ?
Si vous occupez actuellement un poste en CDI, posez-vous la question avant de quitter définitivement votre poste. Devenir freelance est un choix, non une contrainte. On n’emprunte pas la voie de l’indépendance par défaut. Il faut que cela soit une décision mûrement réfléchie.
Ainsi, si votre emploi dans un BE ne vous intéresse plus et que vous avez d’autres projets en tête, il vaut peut-être mieux prendre du recul. Le changement de statut ne représente pas toujours la solution la plus adaptée. Parfois, il s’agit de se reconvertir ou d’évoluer professionnellement. Le dessinateur peut se former au métier de projeteur ou d’ingénieur, par exemple.
La liberté, mais à quel prix ?
Généralement, ceux qui quittent le salariat pour le freelancing sont motivés avant tout par l’absence de contrainte hiérarchique et d’emploi du temps. Et dans la plupart des cas, travailler à son compte permet également d’augmenter ses revenus. Cependant, ces raisons ne suffisent pas toujours. Il convient d’aller plus loin dans votre réflexion. Qu’est-ce qui vous poussera à vous lever tous les matins ?
Il faut aussi avoir conscience qu’être son propre patron n’est pas toujours facile. Vous serez seul à effectuer toutes les tâches, ce qui vous demandera beaucoup d’investissement, surtout au début. Il n’y aura personne pour vous épauler et vous valoriser lorsque vous remporterez des missions importantes.
Enfin, être freelance ne représente pas une sécurité financière. Certains clients peuvent mettre du temps à vous régler une facture, ce qui entraîne parfois des problèmes de trésorerie. En tant que travailleur indépendant, vous restez dans un état d’insécurité permanente. D’ailleurs, pour une gestion saine de vos finances, il vaut mieux mettre en place un système de facturation pour entraver le problème des retards de paiement.
Comment se préparer avant de quitter son poste et devenir freelance ?
Devenir dessinateur industriel freelance ne s’improvise pas. Il doit s’agir d’une décision mûrement réfléchie. Et être indépendant demande également un temps de préparation pour :
– Fixer votre offre : quels sont les services que vous allez proposer (conception 3D, BIM…) ?
– Déterminer vos tarifs en se basant sur le marché et l’offre existante. L’idée consiste à ne pas se mettre hors-jeu ;
– Identifier les différentes dépenses pour s’installer à son compte et pérenniser son affaire. En tant que dessinateur industriel en freelance, vous devrez investir dans du matériel informatique, par exemple. Les logiciels de CAO et DAO restent indispensables pour faire des plans ;
– Choisir son statut freelance (micro-entreprise, société unipersonnelle…) ;
– Choisir une assurance pour couvrir ses prestations et son matériel
– Trouver un nouveau lieu de travail pour développer son activité d’indépendant. Le dessinateur à son compte peut travailler depuis un espace dédié chez soi ou louer un bureau. Et pour entretenir son réseau professionnel et échanger avec d’autres indépendants, il existe des espaces de coworking ;
– Établir une stratégie et préparer des supports de communication. L’objectif à court, moyen et long terme est de se faire connaître, se créer une image, relayer ses informations professionnelles sur les réseaux sociaux (Linked In, par exemple), trouver de nouveaux clients… ;
– Enfin, au besoin, il est tout à fait possible de se former avant de se lancer dans une activité indépendante. Découvrez les aides au financement pour la formation professionnelle freelance.
Quitter son travail pour devenir freelance : apprendre à travailler autrement
Devenir freelance dans le secteur de l’industrie (comme dans le BTP ou un autre domaine), c’est aussi se préparer à travailler autrement. Lorsque vous décidez de quitter votre poste de technicien de BE pour voler de vos propres ailes, il faut :
– D’une part, faire preuve de polyvalence car vous n’êtes plus que le seul commandant à bord. En plus de faire du dessin industriel, le freelance doit être capable de rédiger des devis, faire de la facturation, prospecter pour trouver de nouveaux clients… Il n’y aura plus de responsable BE pour vous aiguiller dans votre travail.
Il s’agit alors de sortir de sa zone de confort pour endosser plusieurs casquettes. Pour que votre affaire soit pérenne, il s’avère nécessaire de faire preuve de rigueur et d’avoir un bon relationnel. Cela demande donc des compétences dans plusieurs domaines tels que la communication, la comptabilité ou la gestion.
– Et d’autre part, se spécialiser pour se démarquer de la concurrence entre dessinateurs industriels en freelance. Avant de débuter votre activité indépendante, il convient de vous poser la question de la spécialisation (ex. : dessinateur CAO, freelance BIM…). Pour cela, identifiez vos potentiels clients. Puis, apprenez à pitcher votre offre. Vous pouvez également préparer des exemples de réalisations dans un portfolio et vous servir de votre réseau professionnel Et ce, afin de trouver vos premiers prospects.
Notez que la spécialisation nécessite de se tenir toujours informé sur son secteur d’activité. Cela suppose donc une veille mais aussi de participer à des conférences et rencontres professionnelles pour être à la pointe.
Portage salarial : être indépendant tout en restant salarié
Si vous hésitez encore à devenir dessinateur industriel freelance, vous pouvez opter pour le portage salarial. Cette nouvelle forme d’emploi se situe à mi-chemin entre le statut de salarié et celui d’indépendant. En outre, il s’agit d’une solution provisoire ou permanente pour se lancer en freelance tout en continuant à bénéficier des avantages du salariat.
En fait, le principe du portage salarial se base sur une relation tripartite entre :
– Le salarié porté (prestataire) qui trouve ses missions tout seul ;
– L’entreprise de portage salarial qui embauche le salarié porté et lui reverse son salaire sur la base de ses prestations ;
- Et l’entreprise cliente (particulier, société privée…).
Un contrat commercial lie l’entreprise cliente à l’entreprise de portage salarial. Quant au freelance, il est lié à la société de portage par un contrat de travail. Et un contrat de prestation le lie à l’entreprise cliente. En outre, il n’existe aucun lien de subordination.
Pour le salarié porté, ce dispositif représente surtout un gain de temps puisqu’il s’épargne les formalités administratives, réalisées par l’entreprise de portage salarial. Ainsi, il peut se concentrer totalement sur son activité. C’est aussi une manière de saisir des opportunités professionnelles en profitant du réseau partenaires de la société de portage. Cette dernière peut également proposer des offres de missions. Mais en contrepartie, l’entreprise prélève une commission, entre 5 et 10 % du chiffre d’affaires du freelance.